Poème symphonique-chorégraphique d’après le conte « Jonathan Livingston, le goéland » de Richard Bach pour grand orchestre symphonique
Dépassez vos limites, faites exploser les barrières qui vous empêchent d’avancer, rassemblez les forces de votre volonté, exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous rêvez d’être. Découvrez ce que vous souhaitez faire et faites tout ce qui est en votre pouvoir afin d’y parvenir.
Richard Bach – Préface de « Jonathan Livingston, le goéland »
La Suite Symphonique se développe comme l’illustration narrative de la première partie de la nouvelle de Richard Bach. Bien qu’il soit devenu un ouvrage culte pour toute une génération (1ère parution aux USA en 1970), il n’est peut-être pas inutile d’en rappeler la trame :
Le soleil se lève au bord de la mer et un goéland, nommé Jonathan Livingstone, s’entraîne à voler toujours plus haut, toujours plus vite. Tant absorbé par son apprentissage et son désir de repousser sans cesse ses limites, il ne se préoccupe en rien du reste de son groupe, tous affairés à assurer leur pitance quotidienne derrière les bateaux de pêche. Seul leur importe de trouver à manger et voler ne leur sert à rien d’autre. Ils n’ont donc que mépris pour les expériences de Jonathan. Malgré tous ses efforts pour leur ressembler, Jonathan ne peut s’empêcher de ressentir l’appel de nouvelles expériences, la découverte de sensations inconnues… et d’y céder. Il atteint jour après jour en volant des performances inconnues jusqu’alors à tout individu de son espèce… La liberté !… Une nouvelle esthétique ! Ses tentatives pour convaincre les autres goélands de s’ouvrir à ces nouveaux horizons ne lui valent qu’une sentence de bannissement du Grand Conseil des goélands. Accusé d’irresponsabilité, Jonathan s’en va, seul, au-delà des falaises, méditant sur l’inanité de la vie de ses semblables mais toujours convaincu qu’apprendre à voler lui révèle un monde inconnu. Dans son errance, le voilà entouré de deux oiseaux célestes, deux goélands qui, comme lui, maîtrisent le vol… mieux que lui, même. « Tu est des nôtres » lui disent-ils « ton premier apprentissage est terminé, un autre peut commencer. ». Et ils entraînent Jonathan vers des cieux nouveaux.
La Ballade de Jonathan se déroule en une suite de quatre numéros qui s’enchaînent sans rupture, comme une suite de séquences cinématographiques :
1 -« Introduction » – Andantino
Dans un large crescendo, le soleil se lève sur la mer sur lequel apparaît le thème de Jonathan
2 – « Le monde des goélands » Allegro scherzando
Après son exposition, le motif de la troupe des goélands se confronte au thème de Jonathan. Les goélands ne veulent rien entendre.
3 – « La solitude de Jonathan » Espressivo doloroso
Sur un thème développé par les cordes, Jonathan s’éloigne à regret de la troupe et nourrit d’amères pensées
4 – « Les oiseaux lumineux » Andantino
Jonathan vole au-delà des falaises lointaines ; Arrivée des deux goélands célestes
« Il jeta un dernier regard à travers le ciel, ce domaine argenté, si magnifique, où il avait tant appris.
-Je suis prêt,- dit-il enfin
Et Jonathan Livingstone le Goéland s’éleva avec les deux oiseaux aux reflets d’étoiles jusqu’à disparaître dans un ciel d’un noir profond. »
Christian Peguille